Conseils d'achat et d'utilisation Voitures

Les transports n'ont pas que des bons côtés !

Jusqu'en 2015, nous présentions sur notre site les listes des voitures et véhicules utilitaires les plus propres du marché selon la méthodologie de classement ATE. Cette méthodologie qui a l’intérêt d’être multicritère et d’intégrer plusieurs types de dommages pour l’environnement, se base sur les résultats des tests fournis par les constructeurs sur les émissions de CO2 et de polluants locaux (NOx, particules…).

En 2015, des scandales retentissants ont révélé différents problèmes graves :

  • des triches permettant aux moteurs de détecter les tests de consommation et d’émission de polluants, et de diminuer les émissions de NOx pendant les tests,
  • de fausses déclarations de la part de certains constructeurs,
  • un protocole de test très éloigné des conditions réelles d’utilisation.

Des campagnes de tests menées en France dans la foulée ont montré « de nombreux dépassements » des normes par les voitures vendues en France (rapport de la Commission mise en place par la Ministre de l’Environnement).

Suite à ces révélations et aux incertitudes concernant la fiabilité des données constructeurs concernant les niveaux d’émissions polluantes, nous avons décidé de suspendre nos sélections jusqu'à nouvel ordre.

Cette page présente des conseils généraux sur le choix et l’utilisation des véhicules.

Pour en savoir plus sur les fraudes et les tests, consultez le site de l’ATE.

Transports, énergie et pollution

Les transports motorisés (voitures, bus, tramways, trains, avions...) nous permettent de nous déplacer toujours plus loin avec beaucoup de confort, ce qui accroît notre liberté et notre mobilité.

Mais les transports sont de grands consommateurs d'énergie. Les transports routiers engloutissent plus de la moitié de la consommation française de pétrole. Or les réserves de pétrole ne sont pas illimitées sur la planète.

De plus, les transports posent certains problèmes importants à la société : ils sont souvent sources de pollutions qui affectent notre santé, de gaz à effet de serre qui dérèglent le climat planétaire, de nuisances pour les riverains (bruit, impact visuel, encombrement...), de risques d'accidents, de stress pour leurs utilisateurs. Sans parler des infrastructures (routes, autoroutes, aéroports...) qui peuvent porter atteinte aux milieux naturels et à la qualité du cadre de vie.

L'un des soucis majeurs aujourd'hui, la contribution des transports au réchauffement climatique, peut être illustrée par une image simple : une voiture rejette chaque année plus que son propre poids en CO2, le principal gaz à effet de serre !

Pour en savoir plus : Site de l'ADEME sur les enjeux liés aux véhicules particuliers

Se déplacer futé

Pour limiter les nuisances des transports, il y a beaucoup de méthodes possibles. Les pouvoirs publics doivent mieux prendre en compte ces nuisances et ces risques dans les politiques de déplacements et d'urbanisme (en développant un cadre favorable au vélo et à la marche, en développant l'offre en transports collectifs, en fixant des règles et réglementations plus strictes, etc.). Les fabricants et industriels doivent nous proposer des transports toujours plus sûrs et moins polluants.

Mais nous pouvons aussi, en tant que citoyen, adopter de bonnes habitudes :

  • privilégier les transports légers et peu polluants pour les petits déplacements (marche, vélo, rollers, trottinette...),
  • utiliser dès que possible les transports collectifs (bus, métro, tramway, train, bateau) qui limitent les consommations d'énergie et les pollutions et améliorent le trafic,
  • éviter de se déplacer seul(e) dans une voiture, pour mieux rentabiliser son utilisation en pratiquant le covoiturage,
  • adopter impérativement un comportement responsable et détendu au volant (rouler moins vite pour éviter les accidents et réduire les pollutions),
  • opter pour l'auto-partage plutôt que posséder sa propre voiture
  • et s'il vous en faut une, choisir une voiture qui émet le moins de pollution possible

Pour en savoir plus :

  • La section sur les déplacements du site de l'ADEME - l'Agence française de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
  • Site de la fédération des usagers des transports
  • On peut également trouver des informations intéressantes sur les modèles de voitures dans la publication "Ecomobiliste" de l'ATE (association Transports et Environnement). Attention, les classements et données concernent la Suisse et non la France.

Conseils pour bien acheter

Suite aux révélations concernant des manipulations de tests sur les émissions polluantes de moteurs diesel, et peut-être de moteur essence, difficile d’avoir des certitudes sur la performance réelle de ce que l’on achète…

Ce que l’on peut dire :

  • Un véhicule tout électrique n’émet aucune pollution au niveau du véhicule. C’est donc la meilleure solution pour limiter la pollution locale. Toutefois la production de l’électricité pour faire fonctionner le véhicule et les batteries ne sont pas sans impact sur l’environnement.
  • Un véhicule hybride est par construction plus vertueux qu’un véhicule classique, car il est plus efficace en énergie et permet donc de parcourir plus de km en consommant moins de carburant et en rejetant moins de CO2.
  • Entre essence et diesel, la comparaison est complexe, et plus encore depuis les révélations concernant le peu de fiabilité des tests officiels. Ce qui est sûr, c’est qu’un moteur essence émet moins de certains types de polluants (par exemple les particules fines) qu’un moteur diesel mais plus de CO2 qui contribue au changement climatique.

Plus d’information sur le site de l’ADEME Car Labelling

Voitures et sécurité

Si les questions de pollution sont cruciales dans les transports, la question de la sécurité des véhicules est également très importante pour les consommateurs.

Une bonne politique de sécurité routière est indispensable (la France a heureusement fait quelques progrès ces dernières années). Il convient aussi de pousser les fabricants à bien indiquer les résultats des crash-test de leurs produits aux usagers.

Pour en savoir plus sur les crash-test et les résultats des principaux modèles : Euro NCAP

Le coût des transports

Lorsque l'on s'interroge sur le coût économique des transports, il ne faut pas s'arrêter au seul achat du véhicule ou au prix du ticket de métro. En effet, beaucoup d'autres coûts s'y ajoutent.

Pour les voitures :

  • coût du carburant
  • coût de l'assurance auto
  • coût de la vignette
  • coût de maintenance
  • coût des péages qui permettent d'entretenir les autoroutes
  • impôts et taxes pour entretenir les routes et infrastructures
  • coût des nuisances sociales et environnementales, payées indirectement par la société.

Pour les transports collectifs :

  • coût de l'entretien des infrastructures
  • coût de la pollution et des nuisances
  • coût pour la sécurité et la maintenance.

Selon l'INSEE, les coûts directs payés par les ménages pour se déplacer en voiture représentent en moyenne 11% (soit plus de 4 300 Euros par ménage et par an, dont plus de 30% pour le carburant automobile).

Plusieurs études ont aussi évalué les "coûts externes" des transports, c'est à dire tous les coûts indirects qui sont supportés par la société (pollutions, nuisances, congestions, accidents...). On estime que les transports routiers sont responsables de plus de 90% de ces coûts. Et les résultats sont spectaculaires : selon les études, ces coûts sont chiffrés entre 2 et 10% du PIB !

Pour en savoir plus :

- Statistiques de l’INSEE

Dispositif Bonus / Malus et étiquettes

Le dispositif bonus / malus incite financièrement les acheteurs de véhicules neufs à privilégier les voitures les moins émettrices de CO2. Le dispositif est fondé sur des barèmes, fonction du nombre de grammes de CO2 émis par kilomètre pour les voitures neuves.

Le fonctionnement et les barèmes sont disponibles sur le site du Ministère de la transition écologique.

Si vous achetez une nouvelle voiture en même temps que vous mettez à la casse un véhicule diesel (mis en circulation avant le 1er janvier 2006), ou si vous n’êtes pas imposables, des aides supplémentaires sont disponibles et peuvent être cumulées.

Par ailleurs, depuis 2006, l'étiquette "émission de CO2" doit être obligatoirement visible près de chaque voiture particulière neuve dans tous les lieux de vente en France.

Depuis 2016, le dispositif de la vignette écologique Crit'Air a également été mis en place. Elle permet de bénéficier d’avantages de circulation et de stationnement quand on possède un véhicule propre.

Pour en savoir plus :

Conseis pour bien utiliser sa voiture

En se comportant de manière responsable lors de l'achat et de l'utilisation d'un véhicule, on peut considérablement réduire les nuisances que l'on génère pour la planète et pour les autres.

Pour connaître toutes les bonnes astuces concernant les voitures, vous pouvez consulter les guides de l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), et les pages son site dédiées à l’éco-conduite.

Insistons notamment sur l'importance de réaliser ses entretiens techniques dans les temps et de réagir rapidement lorsque l'on remarque un souci (fuite, fumées trop noires à l'échappement, etc.).

Il est également indispensable d'adopter une conduite intelligente, permettant de réduire la consommation de carburant et les pollutions. Une étude suisse a montré que les conducteurs adoptant un style de conduite "écologique" consomment près de 10% de carburant en moins sur la route ou sur un simulateur. Les 5 règles d'or de l'éco-conduite :

  • respecter les limites de vitesse et modérer sa vitesse (plus vous roulez vite, plus vous consommez),
  • rouler avec le rapport le plus élevé possible,
  • accélérer franchement lorsque nécessaire,
  • passer la vitesse supérieure le plus rapidement possible et l'inférieure le plus tard possible,
  • adopter une conduite préventive et régulière ; éviter tout freinage et changement de vitesse inutiles.

Questions / Réponses

Pourquoi les transports participent-ils au réchauffement climatique ?

Le changement climatique d'origine humaine est provoqué par les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, notamment le gaz carbonique (CO2). La consommation de carburants dans les transports est responsable d'environ 25 % des émissions de ces gaz en France. Si les rejets de polluants locaux ont en partie diminué avec les progrès technologiques, les émissions de gaz à effet de serre restent à un niveau élevé. Ces gaz ne peuvent pas être filtrés et, pour les moteurs classiques à essence et diesel, leurs émissions sont proportionnelles à la consommation du véhicule.

La situation est-elle dramatique ? Les scientifiques estiment que les émissions mondiales annuelles doivent être réduites de moitié d'ici 2050. La France s'est engagée à stabiliser ses émissions en 2010 puis à attteindre la neutralité carbone d'ici 2050. C'est un défi considérable, que le secteur des transports est loin de relever pour le moment.

Quelles sont les alternatives à la voiture et au camion ?

Le meilleur moyen de limiter les émissions de gaz à effet de serre des transports est d'éviter autant que possible l'usage de la voiture et des camions. Les modes de transports alternatifs les plus sobres en énergie sont : le train, le bateau, le vélo, le métro, le tramway, la trottinette, le roller, la marche. Un autre moyen de limiter l'usage des voitures est de mieux les partager par les systèmes d'auto-partage et de co-voiturage ; celui-ci consiste à voyager à plusieurs (entre amis ou collègues) dans un même véhicule pour optimiser les déplacements.

Existe-t-il une voiture à moteur thermique "propre" ?

De nombreux programmes de recherche (publics et privés) sont lancés pour tenter de concevoir des véhicules qui émettent moins de pollutions et moins de gaz carbonique. L'optimisation des rendements des moteurs permet quelques progrès, mais ils sont parfois contrebalancés par l'augmentation du poids des véhicules et les nouveaux équipements consommateurs d'énergie (climatisation, électronique...). Aujourd'hui on est donc loin de pouvoir parler de voiture propre.

Certaines pollutions locales diminuent partiellement avec les filtres et pots catalytiques, mais les émissions de gaz à effet de serre restent à un niveau élevé avec les moteurs utilisant de l'essence et du diesel. Le secteur automobile doit donc entamer une grande révolution : la mise au point d'autres carburants et d'autres motorisations qui limitent drastiquement la consommation d'énergie et les émissions de gaz. Enfin, le bruit est également un souci majeur, qui empoisonne la vie de nombreuses personnes.

Les voitures sont-elles recyclables ?

L'impact écologique d'une voiture et dû essentiellement à son utilisation, mais on doit également se poser la question des impacts de la fabrication et de la mise au rebut du véhicule (qui reste immobile 95% du temps).

En matière de limitation des impacts de fabrication et du recyclage des matériaux, les fabricants automobiles ont fait des progrès : ils affichent des taux de recyclabilité de plus de 80%. Mais des efforts supplémentaires sont encore possibles.

Si votre véhicule est hors d'usage, vous devez le confier à un démolisseur agréé. Consultez le site de l'ADEME et du ministère de l'Ecologie sur le recyclage des voitures.

Essence ou diesel ?

La motorisation diesel engendre une consommation moindre de carburant, donc moins de gaz à effet de serre, mais elle est en général plus bruyante et provoque davantage de pollution locale (sous forme de particules fines et d'oxydes d'azote) particulièrement nocive pour la santé et dont le caractère cancérigène a été reconnu par l'OMS. En tout état de cause, un véhicule diesel doit impérativement être muni d'un filtre à particules (ce qui est obligatoire pour les nouveaux modèles mis sur le marché depuis septembre 2009).

Que penser des carburants GPL et GNV ?

Le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est un carburant moins cher à la pompe et produisant mois de pollution locale. Mais il ne présente pas de gain très important en matière de changement climatique, puisque ses émissions de CO2 sont comparables à celles des moteurs diesel.

Le GNV (gaz naturel véhicule) est en général conçu à partir du gaz naturel, qui émet moins de gaz à effet de serre que le pétrole. Les émissions de CO2 sont ainsi légèrement inférieures à celles des moteurs diesel. Les polluants locaux sont également réduits (les flottes professionnelles peuvent également utiliser du bioGNV / bio méthane dont le bilan environnemental est bien meilleur).

Il est possible de transformer des véhicules "classiques" en véhicules GPL ou GNV, auprès d'installateurs spécialisés mais le GNV est peu disponible pour les voitures particulières.

Que penser des voitures hybrides et électriques ?

Les motorisations hybrides combinent un moteur classique avec un moteur électrique d'appoint qui permet de récupérer une partie des pertes d'énergie. Le véhicule continue à être alimenté traditionnellement avec du carburant, mais son rendement est amélioré. Il consomme moins et émet donc moins de CO2 par km parcouru. C'est une des approches les plus intéressantes pour réduire les émissions de gaz avec les carburants classiques.

Les véhicules tout-électriques et les hybrides rechargeables s'alimentent à partir d'une prise de courant. L'électricité est stockée dans des batteries embarquées. Les problèmes de poids et d'autonomie insuffisante des batteries ont longtemps empêché ce type de véhicules de concurrencer le pétrole. Il faut aussi noter que, si en France l'électricité est responsable de faibles émissions de gaz à effet de serre avec le nucléaire, sa consommation est par contre source de déchets radioactifs.

Pour en savoir plus sur les voitures électriques, la page du site de l’ATE

Que penser des agrocarburants ?

Les agrocarburants sont produits à partir de plantes et mélangés aux carburants traditionnels.

Le recours massif aux agrocarburants dans les conditions actuelles ne nous semble pas forcément judicieux. D'une part ces carburants à base de produits agricoles (betterave, colza, tournesol...) restent chers. D’autre part, ils concurrencent les autres débouchés, favorisant une augmentation des prix alimentaires, ce qui a des conséquences sociales fortes. En outre, des études montrent que, sur l'ensemble de leur cycle de production, le gain énergétique est faible. Certains considèrent même que le bilan des émissions de gaz à effet de serre est négatif, sans compter le risque d'aggraver les pollutions de l'agriculture intensive (usage d'engrais, de pesticides, d'eau...). Si le rendement énergétique est meilleur avec les agrocarburants venant de certains pays du sud comme le Brésil, cela pose cependant la question de l'incitation à la déforestation, responsable de 20% des émissions mondiales actuelles, et d'autres questions d'ordre politique relatives à l'utilisation des sols (conflit entre l'agriculture et les agrocarburants) ou à l'opportunité de créer des débouchés pour les agriculteurs des pays occidentaux.

En résumé : il n'y a actuellement pas de réponse miraculeuse aux problèmes des transports – si ce n'est réduire les déplacements ! Un élément de réponse pourra peut-être venir des agrocarburants du futur, mais il faudra attendre la seconde et la troisième générations, présentant un rendement énergétique plus intéressant et basées sur des ressources non alimentaires (déchets agricoles, algues…). A suivre…

Verra-t-on des voitures à hydrogène ?

On entend beaucoup parler de l'hydrogène comme d'un carburant du futur. Il existe déjà quelques véhicules à piles à combustible fonctionnant à l'hydrogène. Si cette énergie permet d'éviter la production d'émission de gaz à effet de serre au niveau du pot d'échappement, ce n'est pas une énergie qui existe à l'état naturel et il faut donc la produire. Or sa production (qui peut être réalisée à partir de pétrole, de gaz, d'éthanol ou d'électricité) ajoute une étape qui diminue fortement le rendement énergétique de l'ensemble du dispositif. Ainsi, la consommation globale d'énergie n'est pas forcément meilleure que pour les véhicules classiques. L'hydrogène ne sera donc une alternative intéressante que lorsque sa production sera assurée principalement par des énergies renouvelables.

Pourquoi la climatisation est-elle dangereuse pour le climat ?

La climatisation automobile est un confort bien pernicieux. Non seulement elle augmente la consommation de carburant pour fonctionner (jusqu'à 20% par an en cas d'usage systématique), mais en plus elle peut occasionner des fuites de gaz frigorigènes extrêmement nocifs pour le climat et pour l’environnement. Ainsi, c'est un équipement qui renforce à double titre la participation des voitures au réchauffement planétaire.

Novembre 2018